28 février 2008

Mort aux cons, vive les connards (1)

Le week end aura été marqué par les propos de Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture. Aux mileux des paysans et autres sinsiers, alors qu'un badaud refusait de lui serrer la main, il laisse échapper son ressentiment :

" Casse-toi ! Casse-toi pauvre con !"

La video, vendue un vil prix par un collectif de pigistes, a fait le tour du web plus rapidement que Milton le tour de sa mare. Le site internet du quotidien parigo faisant chauffer le buzz (et promouvant par la même occasion sa nouvelle interface de présentation vidéo). Ainsi, en 24 heures, 750 000 personnes n'ayant visiblement rien à foutre de leur dimanche ont visionné la dite vidéo. Le petit Nicolas étant aux médias ce que l'OL, l'OM et le PSG sont à l'Equipe, l'information est reprise par tous, elle devient LE sujet de conversation à aborder avec ses collègues autour de la machine à café, avec ses copains dans la cour de récré, avec ses camarades militants politiques lors d'une séance de tractage pré-municipale, avec sa maîtresse sur l'oreiller.

On ne reviendra pas sur l'incarnation, ou non, de la dignité présidentielle par Nicolas Sarkozy. Milton se contrefiche en effet de son Président, comme de la première dent de sa poule Carla. On notera toutefois que la candidat umpiste avait reproché à Ségolène Royal lors du débat d'entre-deux tours de ne pas garder son calme : "Quand on veut être président, il faut savoir garder ses nerfs". On remarquera également l'extrait de ce discours prononcé par le Chef de la mare lors de la rencontre Police-Gendarmerie du 29 novembre 2007 : "vous êtes les représentants de l'Etat, vous devez avoir une éthique, vous devez être exemplaires. Et c'est très important (...), pas de tutoiement, du respect. Respectez les autres et vous serez respectés. Je sais bien qu'on vous insulte, mais on ne combat pas les voyous avec les méthodes de voyous".

Cependant, parce que dans Milton il y a Histoire (oui, oui, cherchez bien), le palmipède nous rappelle quelques situations similaires (du moins, celles que son cerveau de canard daigne se souvenir).

L'ancien maire de Neuilly a pu quémander conseil à son pote haut-de-seinois Patrick Devedjian, supris lui aussi par une caméra mal placée, alors qu'il qualifiait virilement, devant des potes, de "salope" l'ancienne députée UDF Anne-Marie Comparini. La vidéo a alors été allègrement diffusée sur le net, obligeant l'ancien élève de Pipo et d'Assas à s'excuser. Pourtant, notre ami Patrick n'est pas adepte de ces mots fleuris. En Octobre 2007 (soit quatre mois après les faits), il rappelle à l'ordre la ministre Fadela Amera, qui avait osé employer l'adjectif "dégueulasse" à propos d'une loi sur l'immigration et l'usage de tests ADN.

Nico est habitué de ce genre d'énervement. L'ancien ministre Azouz Begag raporte ainsi dans son livre un échange musclé qu'il a eu avec lui. Interpellé sur le projet de loi sur l'immigration, le ministre, défenseur de l'égalité des chances, avait cru faire un bon mot en déclarant "Je ne m'appelle pas Azouz Sarkozy". En fureur, le SuperFlic de l'époque lui fait part de sa colère : "Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom... Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule, salaud ! Connard !".

Becquetons maintenant autour de notre Ch'ti Général (non, il ne s'agit pas de N. S. mais juste du premier président de la Ve République natif du Nord). Lors d'un défilé, sur le passage de ce grand homme (par la taille, entendons nous bien), un quidam ose prononcer un infame "Mort au con". Le type, qui a donné son nom à une rue, place ou avenue de chaque ville de France, répond alors, de son flegme traditionnel, "Vaste programme".

Tertio, notre buveur de corona préféré. Alors qu'il accompagnait la dévote Bernadette à la messe de Bormes-les-mimosas, Jacquot s'est vu affublé du qualitatif "connard" par un individu. Se sentant visiblement peu concerné, il lui aurait alors répondu "Enchanté, moi c'est Jacques Chirac". Joli tour de passe-passe.

Parce que la France n'a pas le monopole des échanges fleuris entre politiques, Milton, canarchiste sans papiers, prend demain le premier charter et traverse les frontières.


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