Milton continue sa rétrospective des dérapages verbaux les plus célèbres des politiques. Après la France, place dans le premier charter et direction l'étranger.
Un vol rapide au dessus des Pyrénnées et nous voici en Espagne. Juan Carlos, roi d'Espagne, a perdu son sang bleu froid quand le Grand Hugo Chavez (non par la taille...) s'en est pris à Jose-Maria Aznar, le traitant de "fasciste". Le descendant direct de Louis XIV lui a alors lancé un vibrant "¿Por qué no te callas?". Loin de faire taire l'ancien militaire, a répliqué "Celui qui a perdu la face, c'est celui qui n'a pas pu se contrôler, qui nous a dit de la boucler, comme si nous étions toujours des sujets comme au XVIIe ou au XVIIIe siècle".
Les méditerranéens ont décidèment le sang chaud. L'Italie a connu également son lot de dérapages et autres insultes de ses dirigeants politiques. Le gourou des médias Silvio Berlusconi remporte la palme. En 2006, en pleine campagne parlementaire, après s'être affronté à Il Professore Romano Prodi lors du traditionnel débat, le leader de Forza Italia renoue avec les principes de la commedia del arte. Lors d'un discours face à la Confédération des commerçants, il lâche « Je nourris trop d'estime envers les Italiens pour croire qu'il y ait autant de couillons qui soient prêts à voter contre leur intérêt ». Cette virulence se retournera contre lui. Des milliers de manifestants de gauche se rassemblent quelques heures plus tard dans les rues de Rome avec des T-shirt estampillés du slogan: « Je suis un couillon ». Les urnes lui donneront tord, les Italiens envoyant la coalition de gauche au pouvoir.
Sarko a t-il pris exemple sur le buveur de vodka Lech Kaczynski ? En 2002, il se fait apostropher par un passant dans la rue de Varsovie qui accuse les politiques de "fuir les problèmes comme des rats". Ni une ni deux, l'ultra conservateur polonais le traite de "Spieprzaj dziadu", à peu près l'exacte traduction du "Casse toi pauvre con".
Nouvelle migration de Milton, direction les States tant admirés par notre président. Au pays du "bling-bling", le politiquement correct fut longtemps la règle. Les règles du débat politique sont d'ailleurs formelles. « No Senator . . . shall, directly or indirectly, by any form of words, impute to another Senator or to other Senators any conduct or motive unworthy or unbecoming a Senator. » (« Nul Sénateur […] n'est en droit, soit directement, soit indirectement, par quelque parole que ce soit, d'imputer à un autre Sénateur ou à d'autres Sénateurs une conduite ou des motivations qui seraient indignes ou malséantes. »).
Pourtant, à l'instar de leur homologue britannique John Presscott, les politiques US oublient parfois leur flegme anglo-saxon. Petit florilège présidentiel !
Lyndon B. Johnson aurait ainsi déclaré à l'ambassadeur grec aux Etats-Unis "Fuck your Parliament and your constitution. American is an elephant, Cyprus is a flea. Greece is a flea. If these two fellows keep itching the elephant, they may just get whacked by the elephant's trunk, whacked for good...".
Nixon ne laissait jamais passer l'occasion d'invectiver le président chilien Salvador Allende. Il le désignait régulièrement ce sale rouge comme un "son of a bitch" ou un plus traditionnel "bastard".
George Bush n'est pas en reste. En septembre 2000, assis à la tribune à côté de Dick Cheney, il se fait surprendre, par un micro resté ouvert, en lui glissant, à propos d'un célèbre journaliste politique, « Tiens ! Voilà Adam Clymer, un connard de première division du « New York Times » ("major-league asshole").
Après les présidents, place aux vice-présidents ! En pleine campagne électorale de 2004, Dick Cheney, vice-président de Georges Bush, s'en prend au sénateur démocrate Patrick Leahy, un de ses principaux détracteurs. Le granc chasseur (grand, par ses capacités à tirer sur ses partenaires-gibiers de chasse) lui lâche d'un mythique "go fuck yourself" ("va te faire foutre"). Pour l'anecdote, en 2006, alors qu'il se rend à La Nouvelle Orléans après l'ouragan Katrina, un sinistré le prend à partie et lui assène le même "go fuck yourself".
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