28 décembre 2007

Le gaz s'évapore : attention au coup de grisou

On a pu l'entendre aujourd'hui dans tous les JT, à la radio, à la télé, dans la presse, sur internet. Le père noël a apporté dans sa hotte un bien joli cadeau : une hausse de 4% du prix du gaz à compter du premier janvier. Daniel Schneidermann revient sur le traitement médiatique de l'annonce de cette augmentation. Et notamment, sur le non-dit des raisons de cette hausse. Il nous renvoie alors au blog Plume de presse d'Olivier Bonnet qui détaille la mesure ici, puis là. Et, bizarrement, tout devient beaucoup plus clair. Les bénéfices de GDF sont énormes (2,6 milliards en 2006). Ses actionnaires sont ravis. Son PDG Jean-François Cirelli aussi. En effet, non content de gagner 309 981 euros bruts annuels, il bénéficie également d'un bonus (plafonné à 40% du fixe, un petit 140 000 euros) indexé sur les résultats du groupe. Or la seule variable sur les bénéfices, c'est la productivité et la hausse des tarifs. La boucle est bouclée.

Autre facétie de GDF pour satisfaire ses actionnaires ? Racheter ses propres actions, à hauteur d'un million d'euros. En raréfiant le titre, elle en augmente la valeur, et donc le porte-feuilles de ces braves actionnaires.

GDF a donc un million d'euros à gaspiller, dépenser, investir. Pourtant, le gouvernement, par la voix de Christine Lagarde l'autorise à augmenter ses tarifs. Oui, mais seulement de 4%, ouf, on est loin des 6% réclamés par l'entreprise gazière. Loin ? Pendant trois mois, puisqu'une nouvelle hausse est d'ores et déjà programmée pour mars 2008 (après les municipales, cela va de soi).

En ces temps où le pouvoir d'achat explose, on est ravi de pouvoir compter sur un gouvernement soucieux des plus humbles et respectueux de la notion de service public.



PS : Petit exercice pour les plus matheux d'entre vous. Combien de hausses successives de 4% GDF devra t-elle effectuer pour réaliser une augmentation totale de ses tarifs de 172% ?

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